Avec l’aide du livre « Histoire
de la Louisiane française » de Bernard
Lugan .
Ce fort fut construit en 1718 par Bénard de La Harpe qui, bloqué par les
glaces, fut contraint d’hiverner sur place. Il était situé à un peu plus de 800
km de l’embouchure du Mississippi et à environ 240 km au nord du poste des
Yazoux, en basse Louisiane, auquel il fut rattaché dans les premières années de
son existence.
Fort Arkansas fut plusieurs fois abandonné
puis reconstruit. Son rôle essentiel fut de servir d’étape aux convois se
rendant aux Illinois.
Il était constitué de quatre ou cinq
baraques entourées d’une palissade et d’une cabane magasin utilisée comme
entrepôt par les traitants allant aux Illinois ou en revenant.
En 1734, la palissade ayant disparu,
l’ensemble après travaux de réfection se composait d’une baraque de 32 pieds de
long sur 18 pieds de large, divisée en trois pièces, d’une poudrière de 10
pieds sur 8, d’une prison de mêmes dimensions et d’une « caserne » de 40 pieds
sur 6. Tous les bâtiments étaient recouverts d’écorce. Pour la défense, il ne
fut pas jugé utile d’entourer ces constructions d’une palissade. Seule la caserne
fut ceinturée de pierres et dotée de meurtrières.
1734, la garnison du fort était de 12 sous‑officiers
et soldats. En 1748, le fort fut assiégé par les Chicachas. En 1755, au moment
de la guerre de Sept Ans, la garnison fut portée à 42 hommes.
Bâti sur le site de l’actuelle ville de
Memphis, ce fort fut plusieurs fois abandonné. En 1683, il était désigné sous
le nom de fort Prudhomme : reconstruit en 1738 à l’occasion de la campagne
contre les Chicachas, ce ne fut d’abord qu’une simple étape. Situé à
l’embouchure de la rivière Saint François, les troupes s’y concentrèrent autour
du dépôt qui y avait été aménagé. L’ensemble fut désaffecté en 1740.
Le fort le Bœuf, bâti sur la rive droite de la rivière aux Bœufs, au sud
du lac Érié, fut édifié en 1753‑1754, ainsi que les forts Presqu’île et
Venango ou Machault.
Ce fort fut édifié sur l’emplacement du village principal des Renards. Tour à tour abandonné puis reconstruit,
il n’eut aucun rôle militaire notable en dépit de l’importance de sa situation
sur une des principales routes Canada Louisiane.
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En 1682, sur le site de l’actuel village de Prairie du Rocher et sur le
Mississippi, entre les confluences du Missouri et de la rivière Kaskakias,
Cavelier de La Salle créa un entrepôt sur l’emplacement du futur fort de
Chartres.
Après sa mort, des missionnaires y citèrent un centre de commerce et
d’évangélisation et ils y exercèrent un pouvoir quasi indépendant jusqu ‘en
1717, année du rattachement de la région à la Louisiane.
Ce premier établissement reçut le nom de la tribu des Illinois qui
vivait dans la région. Puis il fut désigné sous le nom de fort Saint‑Louis
des Illinois.
A la fin du XVII siècle, le rôle du fort devint plus évident à la suite
du repli canadien de la région comprise au sud des Grands Lacs. L’abandon
provisoire du fort de Mikilimakinac et de celui de Saint Joseph des Miamis en
fit un moment le dernier poste français dans la haute Louisiane.
La construction d’un véritable fort débuta en 1718, donc après le
rattachement à la Louisiane, quand un cousin de Bienville, Pierre Dugué de
Boisbriant, y achemina une petite garnison de 88 hommes depuis le golfe du
Mexique.
A la fin de l’année 1719, les travaux étaient achevés et le nouveau fort
se composait d’une enceinte de pierre protégeant le casernement des soldats, un
entrepôt et les maisons d’habitation des officiers et des traitants. En
l’honneur du duc de Chartres, fils du Régent, il fut baptisé fort de Chartres.
C’est de cette époque que date le
développement de la région des Illinois, dû à son rôle hautement stratégique à
la charnière de la Louisiane et du Canada. Les Anglais comprirent vite qu’elle
était la clé de l’empire français d’Amérique et ils tentèrent d’y enfoncer un
coin afin de couper les relations entre les établissements français de la
vallée du Saint‑Laurent et ceux du bas Mississippi.
Du côté français, le fort de Chartres fut vite
inclus dans cette longue chaîne de fortifications partant du lac Ontario et
aboutissant dans le bas Mississippi, dont le but était de contenir la poussée
anglaise à l’est du bassin du Mississippi.
Les constructions de Boisbriant étaient trop
exposées aux crues du Mississippi, et elles furent exposées. En 1727, le fort
fut reconstruit mais, dès 1732, il tombait en ruine à tel point que le
lieutenant de Saint Ange, nouveau commandant, l’abandonna pour en construire un
autre à proximité de l’ancien, toujours sur la rive orientale du fleuve. Son
apparence était alors celle d’ « un fort de pieux gros comme la jambe » dont la
forme était « carrée ayant deux bastions qui commandent toutes les courtines.
L’enceinte n’était soutenue que par une lice à laquelle tous les pieux étaient
cloués ».
De telles constructions ne pouvaient
évidemment permettre une véritable défense de l’établissement et c’est
pourquoi, en 1735, il fut ordonné d’abandonner le fort et d’en édifier un
nouveau au sud de la confluence de la rivière des Kaskakias et du Mississippi;
mais le capitaine de La Buissonnière, commandant des Illinois, était opposé à
un tel déménagement et Bienville repoussa d’une année la construction du
nouveau fort. En définitive, le fort ne fut pas déplacé et les Français se
contentèrent de le réparer tant bien que mal.
En 1747, il fut à ce point considéré comme
délabré que la garnison l’abandonna pour s’installer au village de Kaskakias.
En 1751, le projet de construction d’un fort sur cet emplacement qui datait de
1735 fut repris, mais le lieutenant J. B. Saussier’, ingénieur chargé de la
construction, préféra le site de l’ancien fort. De 1753 à 1756, à un mille des
ruines du premier fort de Chartres, fut construit un bâtiment en pierre et
maçonnerie. Des casernes pouvant abriter 300 soldats furent bâties.
Le nouveau fort était carré avec des côtés
de 490 pieds, soit 147 mètres, avec un bastion à chaque angle. Sa construction
avait coûté 200 000 livres. Le fort de Chartres accueillit les miliciens et les
soldats canadiens qui voulaient continuer la lutte après la défaite de Montcalm
devant Québec et l’évacuation de Montréal. Après le traité de Paris, il fut
rebaptisé fort Cavendish par les Anglais.
En 1730, la garnison se composait ainsi:
commandant de Saint Ange, lieutenant Maillard, 1 sous‑lieutenant et 1
enseigne, 2 sergents et 2 caporaux, 28 fusiliers’.
En 1735: 12
officiers et trois compagnies totalisant 126 fusiliers ».
En 1752: 1 commandant, 1 major, 7
capitaines, 1 capitaine réformé, 9 lieutenants, 9 enseignes, 357 sous‑officiers
et fusiliers.
En 1702, Juchereau de Saint‑Denis
construisit à 36 milles de l’embouchure de l’Ohio une palissade abritant des
magasins, une chapelle et une tannerie. En 1704, le poste fut abandonné. En
janvier 1755, MacCarty et Aubry, devant les menaces anglaises, firent réoccuper
l’ancien site. Ils y édifièrent une palissade avec 4 bastions sur lesquels ,ils
placèrent 8 canons et y installèrent une garnison de 150 soldats. Ce fort était
destiné à barrer l’Ohio aux Anglais afin de leur interdire toute pénétration en
direction du Mississippi.
Construit en 1702 par La Mothe Cadillac, sa
situation éloignée faisait qu’avant le développement de la Louisiane seuls
quelques hommes y étaient casernés; en 1715, par exemple, la garnison se
montait à 10 fusiliers à peine. Au moment de sa capitulation, en 1760, il avait
une forme carrée et était entouré d’une haute palissade de pieux avec 4
bastions d’angle en rondins dotés chacun de plusieurs pièces d’artillerie: Au
centre et autour du fort, on pouvait compter une centaine d’habitations et une
chapelle.
En 1732, le lieutenant de Vincennes, de la
garnison de la Louisiane, ‑s’établit au confluent de l’Ouabache et de
l’Ohio, sans y construire de fort.
En 1749, Céloron de Blainville suivi de 250
hommes y marqua le renouvellement de possession , par la France, car
l’Angleterre revendiquait la région. Elle fondait ses droits sur le traité de
Lancaster de 1744, par lequel les Iroquois lui avaient cédé une partie de la
vallée, et également sur les projets de l’Ohio Company, en 1749, d’établir plu
sieurs dizaines de milliers de colons dans la vallée du fleuve.
A l’automne 1752, le gouverneur Duquesne fit
édifier les forts presqu’île et le Bœuf et, en 1754 le commandant de Contrecœur
suivi de 1000 hommes fonda le fort
Duquesne dans la vallée de l’Ohio. La ville de Pittsburg s’est développée sur
l’emplacement de l’ancien fort français.
Fort du Canada, aujourd’hui Kingston, ce fort fut édifié en 1673 à l
‘entrée du lac Ontario.
Poste créé par Cavelier de La Salle aux
environs de 1670, trop isolé, il fut abandonné. Reconstruit en 1712 sur la rive
droite du détroit selon le plan
traditionnel: carré avec palissade et bastions en bois.
Sa garnison est toujours restée peu
importante, par exemple 20 soldat en 1715, et cela malgré le rôle de quartier
général joué par le fort durant les diverses
campagnes des Renards.
Fort
du Canada édifié en 1752.
A l’origine, c’était une mission, comme Mikilimakinac et, plutôt qu’un fort, un
petit poste où quelques soldats avaient un rôle de police auprès des Indiens
christianisés et des trappeurs.
Construit en 1688 à la hauteur des fameuses
chutes par M. de Denonville qui y laissa une garnison de 100 hommes sous les
ordres de M. de Troyes; ce poste fut abandonné en 1692 car trop difficile à
ravitailler. Reconstruit en 1725, il capitula en 1759.
En 1723, sur le Missouri, le sieur de
Bourgmont fonda un poste qui fut baptisé fort d’Orléans. Il s’agissait d’une
enceinte de pieux protégeant deux baraques, l’une pour la troupe et l’autre
pour les officiers et les sous‑officiers.
Onze Missouris dont la fille d’un chef
suivirent Bourgmont en France où ils furent reçus à la Cour. La fille du chef
fut baptisée à Notre Dame de Paris et mariée au second de Bourgmont, le sergent
Dubois, lequel fut promu lieutenant. De retour en Louisiane, il reçut le
commandement du fort d’Orléans. Quelques mois plus tard, les Missouris
attaquèrent le fort et en massacrèrent toute la garnison. Mme Dubois retourna
vivre dans sa tribu.
Le site demeura inoccupé jusqu’en 1764,
année où le fort Saint‑Louis fut édifié sur la rive opposée du Missouri.
Petit poste canadien construit au nord du fort
du Détroit, à l’ouest du lac Saint Clair.
Principal village des Miamis où quelques
soldats assuraient une présence française. Au moment de la chute du fort
Duquesne, en 1759, une palissade avait été construite et une petite garnison
installée pour retarder l’avance anglaise vers le Mississippi.
Fort
canadien bâti sur l’emplacement de l’actuelle ville d’Ogdenburg.
Fort canadien, le fort Rouillé fut édifié
sur le lac Ontario. Il reçut ce nom en l’honneur d’Antoine Louis Rouillé, comte
de Jouy (1689‑1761 ), commissaire du Roi pour la Compagnie des Indes en
1745, secrétaire d’état à la Marine en 1749.
La ville de Toronto est bâtie sur l’emplacement du fort Rouillé.
Ainsi baptisé en l’honneur de la comtesse de
Pontchartrain, ce fort fut édifié entre mars et août 1716. Construit sur une
colline surplombant le Mississippi, il se présentait sous la forme d’un simple
rectangle de 35 brasses de long sur 15 de large entouré d’une palissade sans
bastions.
En 1719, le fort Rosalie fut renforcé par
quatre bastions d’angle et reçut une faible
artillerie. Après la révolte des Natchez, il fut reconstruit selon le même
plan.
Forte d’une compagnie à effectifs réduits
avant le soulèvement, le fort Rosalie eut ensuite une garnison importante pour
la Louisiane.
En 1730, afin de couper la route Ohio‑Ouabache
aux traitants anglais et à leurs intermédiaires, le lieutenant de Vincennes’ reçut
l’ordre de construire un fort sur le fleuve Ouabache. Le fort Vincennes n’était
qu’une simple maison fortifiée entourée d’une palissade haute d’1,80 m. Le
poste dépendait du fort de Chartres et sa garnison en était détachée.
Fort Vincennes attira des colons et des
trappeurs. Quelques dizaines de maisons furent construites dans la prairie qui
l’entourait.
Clef de la Louisiane, la Balise défendait
l’entrée du Mississippi. Le fort fut construit par Bernard Deverges, ingénieur en
chef à la Louisiane. En 1733, le poste comportait un port, des habitations, un
magasin, une chapelle, des casernements, les logis de l’entrepreneur et du
pilote, l’ensemble abrité par une enceinte.
En 1733, Salmon proposa de faire construire
une « tour à feu » qui aurait pu servir de phare aux navires abordant à la
Balise, bâtiment qui aurait facilité la navigation durant les longues périodes
brumeuses. Quelques mois auparavant, un vaisseau était en effet « resté 10 à 12
jours à la côte sans savoir où il était et sans apercevoir la terre qu’il
approcha d’une portée de fusil’ ». Le ministre de la Marine donna un avis
négatif car, en cas de guerre, un tel phare aurait pu faciliter à l’ennemi
l’accès à l’entrée du Mississippi.
Insalubre, le fort Maurepas fut abandonné en
1702. Un nouvel établissement fut
alors décidé dans la baie de la Mobile, sur la rivière du même nom et à
proximité des villages Alibamons, afin de mieux surveiller cette tribu de plus
en plus fréquemment visitée par des traitants anglais.
Bienville fit édifier le nouveau fort à
l’entrée de la baie, et la ville qui se constitua autour de son enceinte devint
la première capitale de la Louisiane. Les magasins et la station de
débarquement furent construits sur l’île du Massacre qui prit bientôt le nom
plus pacifique d’île Dauphine. L’établissement était situé un peu plus haut que
l’actuelle ville de Mobile.
Très vite, Bienville comprit que Mobile ne
pouvait demeurer longtemps la capitale de la colonie, car le principal
établissement devait être fondé sur le Mississippi même afin d’être le débouché
de l’arrière pays.
En 1702, le fort Louis de Mobile était formé
de 4 bastions en demi cercle dotés de batteries et reliés par une palissade. A
l’intérieur de cette enceinte, 4 corps de garde, logements des officiers,
répartis autour de la place d’armes; les casernes furent mises en chantier plus
tardivement et à l’extérieur de l’enceinte.
En 1711, en raison des inondations
continuelles, le site fut abandonné et le fort reconstruit en partie en briques
et déplacé vers le sud. Il reçut alors le nom de fort Condé.
La Mothe Cadillac, dans une lettre datée du
26 octobre 1713, décrivait ainsi le fort: il est en « mauvais pieux de cèdres à
4 petits bastions; il n’est point doublé ni échafaudé, les canons sont sur le
bord de l’eau »; mais il évoquait la possibilité de refaire les bâtiments et
les bastions en maçonnerie et à la chaux grâce à l’abondance de coquillages.
Poste important, même après la construction
de La Nouvelle-Orléans, Mobile a toujours eu une garnison nombreuse par rapport
aux effectifs globaux de la colonie.
1730: lieutenant du roi, le baron de
Tresnay, major de Beauchamps, capitaine Marchand de Courcelles, 2 lieutenants,
Massé et Benoit, 2 enseignes, Daquin et Bonnille, les compagnies de Courcelles
et de Lusser chacune avec un effectif théorique de 2 sergents, 3 caporaux,
enfin 1 tambour et 24 fusiliers’.
31 août 1733: 1 commandant, Diron
d’Artaguiette, 1 major, M. de Noyan, 1 aide major, M. de Jussan; 5 compagnies:
compagnie de Lusser: 3 officiers, 1 sergent, 2 caporaux, 1 tambour et 26
fusiliers plus 1 sergent et 14 soldats détachés dans divers postes; compagnie
de Beauchamps: 4 officiers, 1
sergent, 1 caporal, 1 tambour et 26 hommes
plus 1 sergent, 1 caporal et 15 soldats détachés dans divers avant‑postes;
compagnie suisse: 2 officiers, 3 sergents,
6 caporaux, 2 tambours et 51
fusiliers’.
1735: 3 compagnies: Lusser, Bersés,
Bombelles, totalisant 12 officiers et 135 fusiliers. Septembre 1752: 1
commandant, M. de Beauchamps, 1 capitaine
aide‑major, 3 capitaines, 3 lieutenants, 6 enseignes, 161 sous‑officiers
et soldats plus 3 officiers et 31 sous‑officiers et soldats.
Ce fort, achevé le 1 mai 1699, fut le
premier établissement français en Louisiane. Il était construit dans la baie de
Bilocci ou Biloxi. A la fin de l’année 1699, des travaux pour la construction
d’un hôpital furent entrepris et les alentours du fort défrichés afin de
faciliter sa défense. ~ Le fort Maurepas se composait de 4 bastions faits de
rondins superposes, entourés d’une double palissade et d’un fossé. Deux des
bastions, dotés d’artillerie, étaient protégés par des parapets.
Le
fort Maurepas, conçu comme premier établissement, ne correspondait pas aux projets
de D’Iberville de pénétrer dans l’arrière‑pays pour établir des contacts avec les tribus et les soustraire à
l’influence des Anglais de Caroline et
de Géorgie.
Ce site primitif était malsain et nombre d’hommes y souffraient des fièvres: 12
morts de septembre 1699 aux premiers mois de l’année 1700. Toutes ces raisons
firent que le siège de
l’établissement principal de la Louisiane fut transféré en 1702 à l’entrée de
la baie de Mobile, où fut construit le fort Louis.
En janvier 1721
l’ingénieur Le Blond de la Tour sur instructions du Conseil de la Louisiane
proposa quatre plans « à la Vauban », à proximité de l’ancien fort Maurepas,
pour le nouveau Bilocci. Les travaux y débutèrent, mais les problèmes dus tant
aux conditions climatiques locales, humidité surtout, qu’aux difficultés
d’approvisionnement firent qu’en 1722 Versailles décida l’abandon du projet et
le transfert pur et simple de la capitale à la Nouvelle Orléans.
Le fort Maurepas, situé à l’est de
l’embouchure du Mississippi, ne as l’accès du fleuve contre les Anglais; aussi
D’Iberville fit‑il un fort sur le fleuve même. En 1700 y fut édifié le
fort Mississippi ou fort de La Boulaye, du nom d’un des soldats de la garnison. D’Iberville voulait en faire le verrou
méridional du grand fleuve, mais le fort n’était qu’un assemblage de roseaux
recouverts de feuilles et entouré d’un fossé. Aucun bastion ne fut construit et
les quelques canons dont il fut doté furent installés sur la falaise dominant
la position. Le fort fut officiellement abandonné en 1707.
Fondé en 1714 par Juchereau de Saint‑Denis,
ce fort n’était qu’un simple retranchement de pieux, sans bastion ni artillerie.
Situé sur une île entourée d’un bras d’eau, le fort ne pouvait communiquer avec
le Mississippi qu’en période de crue car des masses de troncs à demi submergés
interdisaient toute navigation durant six mois par an.
En 1720, des travaux furent entrepris afin
de refaire la palissade et agrandir les casernements pour recevoir une garnison
de 40 soldats’. Après cette date, les registres indiquent les effectifs
suivants.
1730: 1 commandant, M. de Saint‑Denis,
1 lieutenant, 2 sergents, 3 caporaux, 24 fusiliers
1752: 1 commandant, M. de Blanc, 1
capitaine, 1 lieutenant, 3 enseignes, 42 sous‑officiers et soldats’.
1758: 1 commandant, 6 officiers, 3 sergents,
4 caporaux, 1 tambour, 3 cadets, 35 fusiliers.
Bienville comprit que la colonie de la
Louisiane n’aurait aucun avenir si un établissement n’était pas créé au
débouché de la vallée du Mississippi, raison d’être de la présence d’hommes sur
le golfe du Mexique. C’est pourquoi, en 1708, il envoya cinq colons sur le
futur emplacement de La Nouvelle‑Orléans.
L’idée de l’installation française à La
Nouvelle‑Orléans revient néanmoins à Rémonville, un familier de Cavelier
de La Salle qui, en 1702, jugea que la création d’un établissement sur le «
portage du Mississippi », c’est‑à‑dire sur le site même de la
future ville, était indispensable.
Crozat comprit à son tour qu’il était
inutile de continuer à occuper des forts accrochés sur le littoral tout en
négligeant la vallée du Mississippi. C’est pourquoi, en 1715, il demanda la
création d’un poste « portage ». En août 1717, la Compagnie d’Occident remplaça
celle de Crozat et il fut immédiatement décidé de fonder l’établissement du
Mississippi.
Au mois de mai 1717, le gouvernement
L’Épinay et Bienville baptisèrent le poste à construire. En l’honneur du Régent
ils lui donnèrent le nom de Nouvelle Orléans.
A l’époque de la fondation, l’accès direct à
la ville était impossible et un transbordement nécessaire. L’opération était
complexe : les navires remontaient jusqu’au lac Pontchartrain puis s’engageaient
dans le bayou Saint Jean. Là, les marchandises étaient déchargées et chargées
sur des charrettes qui les acheminaient jusqu’à La Nouvelle Orléans.
Construite sur le Mississippi, La Nouvelle Orléans devait impérative
firent pouvoir être atteinte directement par les navires venus de France.
L’ingénieur Pauger, chargé de la construction de la ville, ayant entrepris de
sonder le Mississippi comprit très vite que pour rendre navigable l’entrée du
fleuve il suffisait d’en obstruer les bouches secondaires et de laisser le
courant déblayer les bancs de sable ou de laisser qui, l’obstruant en partie, y
créaient un phénomène de barre. Utilisant des arbres échoués, il augmenta ainsi
le courant du chenal principal, Le père Charlevoix qui connaissait bien Pauger
et l’avait même accompagné dans certaines de ces expéditions partageait cet
avis.
En 1722, le siège du gouvernement fut
installé à La Nouvelle Orléans qui comptait alors 203 habitants. En 1727, après
l’arrivée des sœurs ursulines, un hôpital fut construit ainsi qu’une école pour
les filles.
La capitale de la Louisiane commençait peu à
peu à ressembler à une ville. Principale agglomération de la colonie, elle en
fut également la première garnison, ainsi que l’indiquent les registres
conservés aux Archives nationales à Paris. C’est ainsi qu’en 1730, 4
compagnies, celles de M. de Gauvrit, d’Artaguiette, de Pradel et de Renaud, 112
sous officiers et soldats’ y étaient casernées.
En 1735: 4 compagnies totalisant un effectif
théorique de 188 sous officiers et fusiliers et en 1752 : 649 officiers, sous‑officiers
et soldats’.
Ce fort fut construit en 1722 au bord de la
rivière des Yazoux, affluent du Mississippi. Il fut détruit en 1729.
Construit aux environs de 1720 à l’ouest du fort Toulouse, dans un angle entre
la rivière Tombecbé et un ruisseau qui s’y jette, le fort était un rectangle
entouré d’une palissade. Il présentait sa plus grande longueur face à la
rivière.
Reconstruit aux environs de 1730, il fut
doté de 4 bastions et d’une courtine d’environ 10 pieds de haut percée de 3
portes.
Comme dans le cas du fort Toulouse, la
garnison était détachée des compagnies de Mobile; dans les années 1752 et 1759,
les effectifs étaient les suivants.
1752: 1 commandant, M. de Granpré, 1
capitaine, 1 lieutenant, 2 enseignes, 44 sous‑officiers et soldats’.
1757: janvier: 5 officiers, 1 sergent, 2 caporaux, 1 tambour, 2 cadets,
29 fusiliers’.
1759: 5 officiers, 2 sergents, 3 caporaux, 2 cadets, tambours, 44
fusiliers ».
Construit en 1716 pour défendre les arrières
de Mobile, le fort Toulouse était situé à proximité du principal village des
Alibamons. Dernier poste avant la Caroline, il était bâti dans une zone de
triple rivalité franco‑anglo‑espagnole.
Au point de vue architectural, il était
formé par une petite enceinte avec 4 bastions renfermant chacun 2 canons. La
garnison de ce fort dépendait de Mobile et les hommes étaient détachés des compagnies
casernées au fort Louis.
A la suite du conflit avec l’Espagne, la
garnison fut renforcée mais les
effectifs exacts, variant autour de 50 hommes. En janvier 1760, le fort était
défendu par 3 officiers, 2 cadets, 1 sergent, 1 caporal et 43 fusiliers.